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Son nom ne vous dit rien ? Elle est pourtant devenue le 30 novembre dernier la sixième femme et la première femme noire à entrer au Panthéon. Joséphine Baker est une artiste talentueuse du XXème siècle, ainsi qu’une femme de courage qui s’est battue pour lutter contre le nazisme et pour soutenir les droits des personnes Noires aux Etats-Unis. Elle laisse derrière elle une trace indélébile qui a inspiré le monde entier, en passant de Picasso à Christian Dior, mais qui a aussi contribué à la renaissance du Jazz en France.

Aux côtés de The Notorious Big, Joséphine Baker a aussi le droit à sa fresque dans le hall d’accueil de la Maison de l’Etudiant et de la salle de spectacle Stockfish. Pour l’occasion, on vous a rédigé une petite biographie. Alors Joséphine Baker, c’est qui ?

Fresque représentant Joséphine Baker et peinte par César Malfi dans le hall de la salle de spectacle.

Son vrai nom est Freda Josephine McDonald. Elle est née en 1906 dans le Missouri aux Etats-Unis. Passionnée, elle fait ses premiers pas de danse très jeune. Elle gagne sa première compétition à 10 ans et se marie à seulement 13 ans. A 19 ans, alors qu’elle vient de quitter son second mari du nom de Baker, elle part pour la France dans le but de présenter l’un de ses spectacles. Elle choisira de conserver son nom de famille, qui deviendra alors son nom de scène : Joséphine Baker.

Elle rejoint la capitale française pour se produire au Music-Hall des Champs-Elysées dans un spectacle exotique de jazz appelé ‘La Revue Nègre’. Sa tenue de scène composée d’une ceinture de bananes attire l’œil et son spectacle remporte un succès immédiat dans un Paris des Années Folles bercé par le son des rythmes venus d’Amérique.

Joséphine se plaît en France et s’y installe. Son succès soudain l’amène à se lancer dans la chanson et dans le cinéma. Certaines de ses compositions musicales sont mondialement connues telles que ‘J’ai deux amours’ ou ‘Mon Pays et Paris’. Elle obtient le 30 novembre 1937 la nationalité française.

En 1939 débute la Seconde Guerre Mondiale, qui changera à tout jamais le destin de Joséphine Baker. Sous l’Occupation, elle rejoint les rangs de la Résistance et devient espionne au service de la France Libre. Elle utilise des partitions de musique pour faire passer des microfilms à travers toute l’Europe et le Bassin Méditerranéen. Elle ira même jusqu’à s’installer au Maroc en 1941. Au lendemain de la Libération, elle sera décorée de la Médaille de la Résistance.

Dans le même temps, mariée à Jo Bouillon, elle adopte 12 enfants d’origines différentes pour leur inculquer l’amour et le respect.

Son engagement social est si fort qu’elle poursuit sa lutte contre le racisme et en faveur de la liberté jusqu’aux Etats-Unis, sont pays d’origine où un mouvement des droits civiques commence à naître dans les années 60. Son discours lors de la marche sur Washington de Martin Luther King en 1963 est un exemple de sa bravoure.

De retour en France, ruinée et divorcée, Joséphine Baker peut compter sur l’aide de son amie Grace Kelly pour l’aider. Elle s’éteindra en 1975 d’une hémorragie cérébrale. Son corps est enterré à Monaco auprès de Jo Bouillon.

Le 30 novembre 2021, jour anniversaire de sa naturalisation, le président Emmanuel Macron l’a fait entrer au Panthéon, célèbre monument parisien où reposent les grands hommes et femmes de la patrie. Elle est la première femme noire à y être entrée, même si son corps repose toujours à Monaco.

Joséphine Baker est incontestablement une figure iconique de l’art, de la liberté et de l’égalité. Le monde continue à se souvenir d’elle en mémoire de sa lutte pour rendre notre monde meilleur.